ZFE : voici le coût faramineux de leurs éventuelles suppressions

Dans l’oeil du cyclone depuis plusieurs mois, de nombreux élus veulent supprimer les ZFE. Problème, cela pourrait coûter des milliards à l’État français.
EN BREF
- La suppression des ZFE pourrait coûter à la France plus de 3 milliards d’euros d’aides européennes prévues pour 2025.
- Les ZFE, instaurées depuis 2019, visent à réduire les émissions polluantes en limitant l’accès aux centres urbains aux véhicules les moins polluants.
- La suppression des ZFE pourrait fragiliser les engagements climatiques de la France et compromettre des aides européennes.
La suppression des Zones à faibles émissions (ZFE), envisagée par plusieurs députés dans le cadre du projet de loi de simplification, pourrait coûter très cher à la France.
Selon une note de la Direction générale du Trésor, cette décision risquerait de remettre en cause plus de 3 milliards d’euros d’aides européennes prévues pour 2025.
Les ZFE, une fracture sociale ?
Les ZFE, instaurées dans plusieurs grandes agglomérations depuis 2019 et renforcées en 2021, visent à limiter l’accès aux centres urbains aux véhicules les moins polluants. Objectif : améliorer la qualité de l’air en réduisant les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de près de 40 000 décès par an d’après Santé Publique France. Aujourd’hui, ces restrictions concernent notamment les véhicules Crit’Air 3 à Paris, Lyon, Montpellier ou encore Grenoble.
Mais ces zones sont critiquées par certains élus, notamment du parti Les Républicains et du Rassemblement national, qui y voient une mesure injuste pour les ménages modestes. Fin mars, la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de simplification a adopté plusieurs amendements visant à les supprimer, avec l’appui de députés d’autres groupes parlementaires, malgré l’opposition du gouvernement.
L’Europe veille au grain
Le ministère de la Transition écologique s’est rapidement inquiété de cette initiative, évoquant un « signal politique négatif » envoyé à Bruxelles. En effet, la suppression des ZFE pourrait être perçue par la Commission européenne comme un abandon d’engagements climatiques, fragilisant ainsi les futures aides du Plan national de relance et de résilience (PNRR), qui prévoit 40,3 milliards d’euros pour la France d’ici 2026. Rien que pour 2025, ce sont 3,3 milliards d’euros qui pourraient être compromis.
Source : Auto Plus